LA ROSE NOIR ( nouvelle n 1 )


mirage au dessus des nuages sage n1










1

LA ROSE NOIRE


Le soleil au zénith proclame victoire en exprimant sa
chaleur. Il fait trop chaud , l’atmosphère est lourde et la
seule possibilité de rencontrer un peu de soulagement reste
l'ombre que me procure le bâtiment . C'est dans cette zone
de bienfaisance que je laisse aller mes pensées.
A mes pieds s'étale une surface goudronnée. Elle occupe
 presque tout le sol de ma cour, d'une largeur de quatre
mètre. en face de moi, une autre cour, égale à la première.
on y distingue une maison à deux étages semblable à celle
que j'occupe mais en sens opposé. Le partage des cours se
fait par un muret d'environ cinquante centimètre surmonté
d'une clôture en fer plastifié d'un bon mètre de haut.
   De mon coté, j'ai laissé une petite rangée de terre où je
fais pousser une allée de rosiers de différentes couleurs.
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Quel enchantement pour mes yeux que ce spectacle
gracieux, du aux pétales de soie qui m'éblouissent de
tendresse et de sagesse mythique ! J'aime leurs
couleurs infinies, en parlant de roses, c'est de
douceur qu'il s'agit. Ma passion n'a pas de limite,
elle me donne beaucoup de satisfaction.
    Les unes sont jaune moutarde et d'autres d'un rouge
d'une effervescences digne de ma satisfaction. J'en possède
d'autres sortes qui son d'un rose mitigé de fine traces rouges
ou certaines d'un jaune aspergé de gouttes noires. D'autres
encore virent à l'orange où filtre en filigrane un rouge rosé.
La Queen Elisabeth, fière de sa hauteur, prospère en toute
beauté avec ses pédales qui la tapissent à volonté. Le fait
de les décrire régale ma passion dont je suis fier à jamais.
Elles me rapportent des fruits et je les apprécie.
    Pour bien me relaxer, mon postérieur prend assise sur
une chaise que je fais basculer, sur les pieds arrière en
adossant la surface de mon dos contre le mur de ma
maison. De cette façon, mes deux pieds s'élèvent
légèrement du sol. Je me laisse vivre selon l'écartement
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de mes pensées. Rien ne réveille le moindre bruit, rien
n'a plus de défaut , en une immobile contemplation, je
ressens un bien -être très confortable.
    Un timide chant d'oiseaux effleure mes oreilles. Cela
provient de ce couple de perruches en cage, situé au
premier étage du bâtiment voisin, qui trouble le silence.
Je regarde ma montre, elle m'indique 16 heures.
   Ma relaxation cesse, je reprends conscience, cette
chaleur devient responsable de ma divagation.
   Une louange naît et le son d'une jeune voix me
contacte, elle produit en moi une effervescence
d'attention. Je m'émerveille, enchanté, laissant place
à une multitude de sentiments qui occupent mes rêves
et mon étonnement.
-   Monsieur, Monsieur,
  Voilà un message que je capte et qui me charme comme
un radieux présage. Mes yeux s'ouvrent, je regarde autour
de moi, personne ne vient me flatter de son visage.
-   Monsieur, Monsieur.
  Une nouvelle fois, cette mélodie enfantine caresse mes
oreilles.
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-   Monsieur, Monsieur ,
 Mais où peut se trouve cet enfant qui me parle si poliment ?
-   Monsieur, Monsieur, c'est moi Rose.
  Rose ? Mon attention décuple. Rose ? Le son de cette
jolie voix enfantine guide mon attention vers les roses jaune
moutarde.
  Inquiet, je ne peux m'empêcher de penser : Mes roses se
mettent-elles à parler ? Il me semble que je m'égare dans un
univers de fantaisie où le rêve coopère avec la réalité :
-    Monsieur, Monsieur, venez vers moi, c'est Rose qui vous
     demande cela, approchez-vous de moi.
   Je laisse basculer ma chaise sur ses quatre pieds, redresse
ma colonne pour me soulever, essuie mon front car j'ai sué,
puis place mes deux pieds sur le macadam. Ses supplications
font de moi un objet qui se laisse guider. Le soleil émet une
clarté rude qui frape le sol gris noir et mat d'où se répercute
une chaleur ondulante sur toute sa surface. L'odeur du
goudron nargue mes narines et mes pieds nus sont réticents
à cette forte température que dégage le sol. Je me penche
par-dessus les rosiers et reste ébloui par une perle noire,
brillante de tout l'espoir du monde.
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-   Merci Monsieur de vous être approché, je m'appelle
     Rose et j'aimerais bien vous parler.
  Me parler? Mais pour quelle raison devrait-elle me parler?
Je la regarde pour mieux la détailler et rencontre dans son
regard cette expression qu'on appelle sympathie. Ses petits
yeux ronds brillent comme des éclats de verre brun fumé,
sa peau brune foncé brille suite aux gouttelettes de
transpiration. Je découvre une jolie source de réconfort
derrière ma rangée de rosier. Elle doit avoir,
-   J'ai quatre ans, Monsieur, et la dame qui me garde me
     laissent jouer dans la cour mais il fait trop chaud, je
     préfère vous parler que de jouer.
  Je ne lui demande rien, elle parle comme si je l'avais
questionnée.
-   N'est-ce pas que vous aussi vous vous ennuyer ?
-   Non je ne m'ennuie pas Rose. Je rêve, je pense, je
     médite.
  Je pense lui avoir tout dit mais elle a d'autres intentions.
-    Pour quelle raison, Monsieur , avez vous une tète sans
     cheveux ?
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-    C'est du au médicaments que je suis en train de
      consommer, ils me fatiguent.
-    Mais pour quelle raison restez vous à l'ombre ?
-    Je manque de cheveux et le soleil réchauffe trop mon
      cerveau Rose.
  Je ne me suis jamais autant exprimé avec une personne
que je rencontre pour la première fois. Je sens une vague
de liberté qui franchit un obstacle que seul, je n'aurais pu
surmonter:
-   Il est quelle heures, Monsieur ? Car à 16 heures, je dois
    prendre mon goûter.
-   Il est quatre heures dix, tu peux y aller.
-   Merci Monsieur, je reviens vite, restez dans la cour je
     veux encore vous parler.
  Elle se faufile rapidement vers la porte cochère de son
habitation. Je reprends ma place à l'ombre sur une chaise,
que je bascule contre le mur de ma maison. Je reprends
une fraîche méditation avec dans le coeur une sorte de
satisfaction.
-   Monsieur, Monsieur,
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  Mais que se passe il, Rose a une voix sanglotant.
-   Monsieur, Monsieur, la nurse ma brossé le dessus
    de mes mains fortement.
-  Ils étaient sale Rose, elle a du frotter fortement.
-  Non Monsieur, elle n'a pas frotté fortement elle s'est
    servie de la brosse à crin de cheval et les a frottées si
    fort que je me suis mise à pleurer.
-  Tu devais avoir de la saleté qui tenait bien ?
-   Non Monsieur, elle prétendit qu'en frottant avec une
    brosse a crin de cheval elle réussira à me les rendre
    aussi blanches que la paume de ma main.
-   Je suis de ton avis, cette brosse a dû te faire mal.
-   La brosse ne ma pas fait mal mais ma peur oui car
     je me suis dis qu'elles ne ressembleront plus à celles
    de ma maman, je serai différente.
Cet exposé m'émeut, je ressens une profonde pitié. Je
suis le témoin oculaire d'une injustice odieuse et je ne
peux rendre moi-même justice.
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   Les journées suivantes je n'ai pas pu continuer le
dialogue: Je n'ai plus revu cette Rose noire qui eut
secoué ma solitude. Je n'ai gardée d'elle que son vrai
visage, celui de la dignité de l'être humain, qui partage
un peu de son amitié.

JJM
Auteur Jean jacques Mutz.
Ecrit le 12 août 2007, remis a jour le 29 04 2020.
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La nouvelle est en cour de montage, des
transformations peuvent suivre.


Commentaires

une petite histoire qui ma marqué, je la partage avec le monde entier. JJM

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