LE VÉTÉRAN ( nouvelle 57 )

Mirage au dessus des nuages sage n 1







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LE VÉTÉRAN



Entre l'odeur des feuilles d'acacias et les senteurs 
des fleurs des champs, passe un petit chemin, il 
me guide vers une ferme qui surplombe le village. 
  La vue magnifique me permet , par dessus les 
pavées de marguerites et les centaurées a fleurs 
bleue, d'apercevoir  la ligne lointaine du massif 
des Vosges. Dans la petite vallée, le canal du 
Rhône au Rhin fraie son chemin en ligne droite  
tout en escamotent plusieurs écluses.

    Je me régale de ce charme étourdissant de 
liberté pour y promener mon compagnons a 
quatre pattes. Son flaire se gavent de pistes 
d'aventures tracé par l'odeur des animaux 
sauvages. 
    La ferme se rapproche et, une voix roc et 
imposante résonne, elle se laisse porter par 
l’écot jusqu’à' a mes oreilles. Ce sont les paroles  
sympathique de Joseph, le vétéran qui occupe 
cette vieille ferme. Je m'émus de son langage 
volumineux , autoritaire mais comblé de 
sagesse centenaire.
   - Alors jeune voisin, il fait bon aujourd'hui !
   - Qui Joseph, cela fait plaisir de pouvoir 
      apprécier ce printemps exemplaire. Mon 
       chien est aussi de notre avis, il se régale 
       dans sa promenade.
    - Il est beau ton chien voisin, qu'elle âge il a  ?
    - Sept ans je pense  
    - Avec sept ans il a mon âge

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    - Mais quel est votre âge ? 
    - Quatre vingt dix neuf ans, et je ne suis pas 
       encore au bout de mes peines ?
     - Je vous félicite pour votre grand âge et vous 
       souhaite que votre santé vous suit comme  la
       fait votre longévité.
     - Je veux te faire une révélation voisin, je suis 
       prêt a rester en vie jusqu’à ce que tous mes 
       copains de classe sont de retour de la guerre 
        de Russie.
    - Mais la deuxième guerre mondiale est 
       terminé depuis longtemps ! 
   Je reste bouche bée par cette remarque , elle 
me provoque un sourire au fond de mes pensées. 
Cette ritournelle de mots veut elle dire que les 
morts reviendrons un jour ou l'autre sur cette 
terre ???
   Il est sacré ce vétéran de notre village, il garde 
sa tête haute a chaque remarque dite pour son 
hommage. 

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   J'aime faire une remarque sur la propreté et  
l'ordre qu'il accorde a sa ferme, il range de façons 
ordonné tous son outillages venu du fond des 
temps. Coupe le bois de chauffage en une longueur
parfaite durant les mois d'été et le range comme
dans un magasin.  Un petit musées en somme .
   Je reste en admiration devant son tracteur, 
vieux d'un demie siècle, qui a droit a chaque 
printemps les honneurs d'une nouvelle couche 
de peinture verte prairie. 
   Cette peinture a huile , il l'a depuis des années 
et a chaque besoin, une couche recouvre la 
peinture existante. Le seau est rouillé mais, pas 
encore percé. Nostalgie de la  verdure ou  art 
perfectionniste, il exprime sa satisfaction par 
son bien être  pictural. 
   Pour les jours du marché, dans la ville voisine, 
il prend  son tracteur. Celui ci demande toute
une théorie pour que le cylindre se mette en 
route. En premier, il réchauffe le moteur avec

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un petit ta de charbon de bois, puis il doit 
tourner la manivelle a grand bras et faire très
attention au retour de manivelle. Lorsque son 
teuf teuf prend vie, il résonne au loin.  On peut 
le suivre rien qu'a l'écoute de son teuf teuf 
durant tout le temps qu'il roule au village voisin.
  Quant il retrouve ses  connaissances il est 
heureux et ne se prive pas d'un car de rouge 
par ci, ou par là. Ensuite  il faire ses emplettes
avec un panier d'osier. C'est dans ses sabots 
qu'il le traverse le marcher, Il se qui se fait 
remarquer car plus personne ne veut en porter. 
    Il ne garde aucune discrétion car même sa voix 
roc le dénonce a travers  les stands. 
  On trouve de tout  sur le marché que se sois 
des légumes, de la viandes et des saucisses, du 
tissus et de la broderie, du poisson ou de la 
volailles, des vêtements ou des chaussures, de 
la confiture fait maison du fromage, et a chaque 
étalage, il distribue des remarques pas toujours

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plaisante.  Lorsqu'il arrive a la fontaine, a la 
fin du marché il retourne sur ses pas sans 
oublier de passer chez le boulanger et y acheter
une miche. Un passage dans le café il y boire 
un chocolat bien chaud. 
   Pour son départ, chacun  entend le teuf teuf 
qui s'éloigne pour rejoindre son village natale. 
On peut aussi suivre sa trajectoire par les fumées
 d’échappement bleuté qu'il provoque. Comme  
des petits  nuages réguliers on peut suivre
 son tracé.

  







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De retour au village, sa femme l'attend avec 
impatience, elle partage avec lui l'image des 
saisons comme la couleur de leur grand âge. 
Le dimanche sonne la grande messe, le jour 
où il peut mettre ses pieds dans des chaussures 
en cuir noir flambant comme des neuves mais 
évoquant une toute autre époque. 
   Je peux vous dire que se sont ces toute 
première chaussures en cuir et ses seul 
brodequins qu'il possède.  Il ne les porte que 
pour les événements importants, telles les 
messes , les mariages, les enterrements et 
dans les bureaux de vote.
   A la fin de chaque utilisation, il les range 
soigneusement sans oublier de les astiquer 
avec de la pure cire d'abeille, dans un 
carton jauni et qui datent de l'époque où 
elle furent acheté. 
   Certaines mauvaises langues prétendent 
qu'il les avait obtenu en prime  pour l'achat

de son tracteur. C'est avec hâte qu'il enfile 
ses savates puis ses sabots pour continuer
sa journée. Il prétend que c'est une valeur 
sur et que le tracteur comme les chaussures
doivent être  bichonne comme sa propre 
femme celle qui représente la moitié 
de sa richesse.
    Dans le village s'organise une sortie 
destiné pour les personnes du grand âge. 
Dans le programme une promenade en bus 
est organisé. L'accompagnement du curé et 
de la sœur Geneviève consiste de les encadrer. 
   Il est question de visiter l'écomusée d'Alsace. 
C'est avec respect que l'on y exposes des 
habitations en bois vieux de plusieurs siècles. 
Les invités sont nombreux et cette ribambelle 
de personnes chancelante, comporte des cas
qui avancent avec une cane, ce qui ralentie
le déplacement. Mais ils apprécie cette sortie
et se retrouvent entre connaissance.

   Ce n'est pas une chose facile d’encadrer nos 
arpenteurs et j'accorde un hommage a ces 
personnes qui donnent une partie de leur 
temps libres pour les encadrer. 
    Le voyage pointe son objectif vers les 
maisons a colombages et des métiers d'autre 
fois. Voila une attention qui prime les vieilles 
traditions. 
   Joseph fait parti du personnels guidant 
ces braves gens , pour tout le monde c'est lui 
le plus âge, mais, son caractère reste  jeune , 
il  mérite qu'on lui accorde une responsabilité.
La bonne sœur lui accorde la garde d'un petit
groupe et précise que  chaque personne est 
responsable de sa voisine ou de son voisin. 
   Quelques minutes plus tard, la femme de 
Joseph reflète une inquiétude  , elle fait part 
de son incertitude par des signes en direction 
de monsieur le curé pour qu'il arrête la 
promenade et vient a son secoure . 

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   Cette petite femme, toute menu, transporte 
sur son coeur un lord présage de malheur. 
Elle s’exprime d'un air embarrassé,
   - Monsieur le curé, mon Joseph ne se trouve 
      plus avec notre groupe, je ne sais où il a 
      bien pu se cacher ?
  - Je vais me renseigner auprès de la sœur 
     Geneviève ! 
   La bonne sœur Geneviève n'a pas de reperd 
pour retrouver une trace de Joseph. Une peur 
s’installe dans les meurs de chaque personne. 
Mais où est donc passé notre Joseph ? 
   Ils contactent le service de la sécurité du 
parc pour le trouver. Tous les recoins sont 
occulté, les puits, les habitations, les granges, 
les abords de la rivière qui longe le village 
musée, bref, un véritable remue ménage se 
fait dans le parc. Rien ne donne trace pouvant 
les guider sur une piste encourageante. 
   Un trouble profond les plonge dans un 

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mystère total. 
-  Où se trouve Joseph ? 
   Une hantise plane sur cette journée qui avait 
pourtant bien démarré .
    On ne parle plus que du malheur qui vient 
d'arriver a Joseph. La journée se termine, la 
fécondité de cette matheuse sortie embarrasse 
tout le monde, pas de doute ils repartent sans 
Joseph le bus doit respecter le heures. 
  Sur la route du retour, sœur Geneviève a sortie 
sa croix d'ébène. Elle fait une prière en 
demandant a Dieu pour qu'il écarte de tout 
malheur le pauvre Joseph. 
     Le bus s'approche de l'entrée du village, la, 
un tracteur d'une autre époque tout en vert 
comme les champs de prairies les croise . Sur 
son siège , le conducteur, Joseph, qui  les salut 
largement de sa casquette. Le curé étonné 
fait stopper le bus, puis il part dialoguer 
avec Joseph,

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  - Mais Joseph que c'est il passé pour que tu 
     te retrouves ici a plus de quarante kilométrage 
     de notre excursion ? 
    - Je me suis dit que ces vieilles maisons a 
       colombage ressemble a la mienne comme 
       l'outillage qu'ils présentent. Ma maison a 
        moi est remplit de vie quant a cela, ils n'ont 
       que le charme des souvenirs de paysans 
       disparus, ils ne sont fait que pour les 
       regarder. Je préfère retourner dans ma 
      ferme et faire travailler mes outilles. En 
      plus de cela, la semelle de mes chaussures 
      risquent de s’user inutilement, je préfère les 
      ranger et me promener avec mes sabots. 
      Pour arriver ici, j'ai téléphoné a un taxi qui 
      ma ramené. Par la suite, j'ai rangé mes 
      chaussures en les cirant minutieusement, puis
      je les ai emballé dans du papier de journal 
      pour les ranger dans leur boite en carton. 
   Joseph ne se rend pas compte du souci qu'il 

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leur eut fait !
    
  Les journées passent comme s'étale celui 
qu’entraîne la vie , Je rencontre Joseph qui 
enfonce dans le sol un morceau de bois d’acacia 
de chaque coté du ruisseau . Sur ces deux 
perches droite, il y fixe un petit moulin a eau 
qu'il a confectionné auparavant avec l'aide 
de son canif Suisse. Je le regarde avec suivi 
et me rend compte que cette assemblage se 
met en mouvement tout en émettant un 
clapotis régulier.
  - Il tourne bien votre moulin Joseph ! 
  Son visage développe un sourire victorieux 
et sa voix roc me dit d'un air joyeux,
 - C'est moi qui arrive a faire les plus beaux 
   moulins a eau de la région et personne n'a 
    réussi a m'égaler depuis mon enfance. Je 
    suis fière de ce que mes mains sont 
    capable de faire , grâce a notre Dieu. 

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    Il garde un air d'enfant qui joue avec agilité . 
Je pense par cette occasion de lui demander, 
    - Une question Joseph, comme vous possédez 
      beaucoup de terre  autour de votre ferme, ne 
      voulez vous pas me vendre un morceau, 
       votre prix sera le mien ?
   - Tu sais voisin, il me reste encore beaucoup 
      de saisons a vivre et autour de la ferme il 
      faut garder son bien.  
   Sur son visage de grosses larmes suivent le 
sillon de ces rides profond et ses joues rose.
 - Mais Joseph , quant pourrais je vous 
   demandez pour acheter un morceau de 
    terrain ?
 - Pas avant que mes copains de classe sont 
    de retour de Russie ? 
   Son comportement me transmet  une 
conclusion irrévocable, j'aurais du mal a 
obtenir un morceau de terrain. Pourtant la vue 
est belle par ici , y construire mon habitation 
me donnerais une place plus près du ciel ? 
   Je reste sur mes gardes pour observer ci 
effectivement un de ses copains de classe 
viendrait le retrouver. A l'instant où j'écris, je 
patiente encore et encore et encore et !!!












JJM

Auteur amateur, Jean Jacques Mutz
Ecrit le 18 09 2019; remis a jour le 12 08 2022.

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