MIRAGE A 160 DANS UN VOYAGE ( nouvelle n 12 )

mirage au dessus des nuages sage n1





 



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 MIRAGE A 160 DANS 

     UN VOYAGE



    Voyager, c'est découvrir, apprécier une découverte 
qu'on gardera dans le profond du cœur telle une 
béatitude réconfortante. Je vous parle de cette 
sensation pour exprimer une certaine complaisance 
qui jusqu'à ce jour, eut donné à ma vie une richesse 
digne d'un partage inaltérable.
     L'autoroute parait interminable...  Nous roulons 
depuis ce matin de bonne heure et la fatigue rime 
avec l'heure tardive de cette belle et chaude journée. 
     Nous décidons de bifurquer pour trouver un 
hôtel-restaurant où notre soif et notre appétit 
puissent se rassasier.
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    Une petite route, sinueuse, devient la continuité 
de la sortie de cette pénible autoroute que nous 
venons de quitter. Elle permet de nous diriger vers 
un petit village du nom de ( HÉLOÏSE ).
Un grand poteau indicateur vient de nous le révéler. 
L'écriture, à peine lisible, détermine une certaine 
pauvreté. Nous ne désespérons point et notre 
volonté, car nous traînons l'appel d'une faim, qui ne 
refuse nulle  déception.
     La route engendre de nombreuses dépressions 
et virages ce qui permet de profiter de la découverte 
de cette merveilleuse contrée, qui nous comble de sa 
beauté flatteuse. 
   Je réveille nos deux filles qui somnolent sur la 
banquette arrière du véhicule.
    Leur maman est ravie de l'environnement qui nous 
enchante littéralement. On tente d'apercevoir le 
village qui, de temps à autre, disparaît à chaque 
virage pour réapparaître plus imposant au col suivant. 
   Enfin, le clocher de l'église surgit grandeur nature à 
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notre vue. Je peux lire l'heure qu'indique sa grande 
horloge : il est 21heure45. Nous entrons dans ce 
hameau qui vient d'apparaître comme une clairière 
au centre d'une foret dense en résineux. La sapinière 
nous guide pendant toute la longueur du chemin, en 
laissant passer les derniers rayons de soleil qui 
traversent les branches volumineuses. 
    Une fraîcheur vient d'assécher notre transpiration 
qui , pendant toute la journée eut collé nos vêtements 
à notre peau. Je me réjouis de cette écart que nous 
venons de faire en admirant la nature alentour. 
  L'uniformité de notre ville n'a rien d'équivalent en 
ressemblance, son agressivité aiguë dû a son 
architecture taillée en boite rectangulaire et son 
absence d'espaces verts sont les signes d'une 
certaine indigence.
   Le village, tant pavoisé, se trouve a nos pieds. Une 
pancarte en bois , clouée sur  un sapin dénonce une 
inscription presque illisible. Avec peine je tente de 
déchiffrer, entre les herbes  folles et la peinture noire 
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dépolie l' inscription du village ( HÉLOÏSE ). 
   A l'instar de la simplicité de cette rue principale, les 
ont le même aspect. Je me rends compte que des 
chiffres sculptés sont incrustés au-dessus de chaque 
porte d'habitation. Sur le sol il n'y a pas un seul petit 
morceau de papier qui s'égare. Je porte mon attention 
sur la manière dont est conçue une de ces maisons 
pour constater que des pavés en pierres gris 
démarquent la cour, a cet instant notre voiture vibre 
de toute part ; le chat, couché sur la banquette arrière, 
tout surpris, fait un bond diabolique sur le siège avant, 
il nous effraie. Le cadran de la montre du tableau de 
bord indique 21heure55.
      Je tente de récolter quelques indications 
complémentaires sur les panneaux de cette rue mais 
j'ai du mal à trouver une simple publicité qui me 
révélerait la présence d'un éventuel hôtel. Ce vide 
d'information m'étonne, le contraire de nos habitudes. 
Je préfère attirer mon attention sur la démarche de 
cette jeune femme et unique personne qui se déplace 
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en direction d'une volumineuse maison, très différente 
des autres par sa surface en largeur et en hauteur. 
Une grande porte sculptée en chêne lui donne une 
allure insolite. Je laisse rouler ma voiture, librement, 
jusqu'au niveau de cette jeune personne pour 
pouvoir l'interpeller :
    - Bonsoir Mademoiselle, pouvez-vous me dire où 
je peux trouver un hôtel restaurant ouverts où nous 
pourrions manger ?
   Son gracieux visage me dévisage poliment avec un 
sourire aimable et amical qui traduit une sympathie 
réconfortante.
    - Vous vous trouvez devant l'hôtel restaurant, 
       Monsieur, au numéro 160.
    - Je vous remercie grandement, Mademoiselle.
   Je gare ma voiture devant ce bâtiment. Avec 
beaucoup d'attention nous contrôlons la fermeture 
de toutes les portes de la voiture, sais ton jamais ? 
Les habitants de ce village pourraient nous dérober 
notre voiture car je n'ai rencontré aucune automobile 
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jusqu'à présent...
    Nos oreilles enregistrent des sons musicaux qui 
nous entraînent vers une marche paroissiale... 
Naît alors une parodie qui nous mettait en confiance : 
Des applaudissements suivent en rythme notre 
démarche. 
   Depuis l'entrée de cette grande salle, ils nous 
accompagnement allégoriquement ! 
   L’accueil hospitalier envoûte notre fatigue qui 
disparaît . C'est un hommage réconfortant ! 
   Dans la minute qui suit arrive une personne, jeune, 
souriante et remplie de beaucoup de noblesse, nous 
sert de guide. Elle nous permet de prendre place 
auprès d'une table ronde au centre de cette immense 
salle. 
    Une belle nappe brodée, parsemée de rose rouges, 
la recouvre. Des assiettes très blanches et des 
couverts en argent étincelant et ciselé se marient 
avec des verres en cristal. Mon attention redouble 
car elle ne veut pas se laisser distraire par cette 
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bonté environnante. Les visages de tous ces gens 
n'ont pas l'expression d'un  l'âge avancé, ce qui me 
trouble profondément. Pourtant nous somme reçu
avec une politesse divine et admirable par cette 
jeune personne qui nous accompagne. Quatre 
serveurs viennent placer les chaises comme nous 
le désirons. L'hôtelier nous donne satisfaction en 
présentant son petit recueil de plats cuisinés. Notre 
envie ne rencontre aucune attente car chaque repas 
que nous choisissons se servit dans les cinq minutes 
qui suivent.
    Il est 22 heure 05. Je me dirige vers la sortie 
indiquent les toilettes. Je pousse la porte pour me 
retrouver dans une pièce carrelée de couleur blanche 
comme de la neige. Une chaleur humide enveloppe 
ma peau et une odeur étourdissante réveille en moi 
l'instinct de la senteur des fleurs du printemps, je 
définis celle de la rose et du lilas, qui se laisse flatter 
par celle des bleuets et du muguet. Mes narines en 
sont rassasiées et mes pensées retrouvent le 
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du jardin de mon enfance entretenu par mes parents. 
Je suis étourdi par ce mirage qui me précipite dans 
le passé !
   J'hésite sur le choix des portes qui se trouvent la,  
comme devant une prime du a un jeux de hasard. 
Je m'appuie contre le battant de la porte à ma droite 
en regardant sur ma montre : 22 heure 10 . A ce 
moment-là, une vapeur blanche coupe mon regard 
du décor. Je suffoque et tente de retourner sur mes 
pas lorsque deux jeunes filles me prennent le bras 
pour me reconduire . Elles me dissent gentiment :
         - Monsieur, ce n'est pas encore l'heure où les 
hommes peuvent prendre leur douche !
  Je prends note de leur remarque et retourne à notre 
table dans le centre du restaurant. La comtoise 
m'indique 22 heure 15. Le repas vient d'être servi et 
je mange avec apparat et appétit. Ce sont les deux 
jeunes femmes de la douche qui nous servent. Leur 
vas et vient continuel n'arrête pas et à la fin du repas, 
elles nous demandent :
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    - Avez vous eu suffisamment à manger ?
   Je ne sais que répondre et hoche de la tête en 
signe de satisfaction. Le confort et la présentation 
sont irréprochables, quant à la valeur gustative du 
repas je ne rencontre que des prouesses du savoir 
faire du cuisinier. Avec un sourire amical , elles font 
des signes pour que ma moitié et les deux enfants 
les suivent jusqu'aux toilettes. C'est là qu'elles 
peuvent prendre leur douche. 
   Je reste seul a notre table , autour de moi, des 
hommes discutent entre eux et jouent aux cartes. 
   Une fumée prend soudain possession de l'air 
environnant, avec surprise et impatience, je regarde 
de nouveau la comtoise : 22 heure 35 . Je me rends 
compte que le souper a été rapide. Dans mon esprit 
renaît une certaine fatigue elle fait baisser mes 
paupières, atténuer mon écoute et diminuer toute 
ma vigilance. Je laisse reposer ma tête sur la table 
pour sombrer dans une profonde somnolence. Je 
redeviens l'otage de ma fatigue.
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      Je me réveille en sursaut. Le temps a passé, 
autour de moi plus une seule personne, tout est vide 
de mouvement. La clarté de la lumière du jour surgit 
par toutes les ouvertures. Je tente de combler ma 
curiosité, qui vire à l'inquiétude. Cela provoque une 
profonde peur, je me dirige rapidement vers les 
toilettes, là où doivent se trouver mes enfants et leur 
maman... 
    Je regarde ma montre et remarque que le verre 
de la monture manque et que les aiguilles sont au 
zénith. Se pourrait il qu'il soit midi ? En poussant le 
battant de la porte des toilettes je retrouve le même 
carrelage blanc mais une température froide et 
repoussante m'étourdit comme si une forte et terrible 
gifle venait de claquer sur mes deux joues. 
   Je me dirige vers le battant de la douche, puis le 
pousse. Aucune vapeur blanche n'est à distinguer, 
ma peau reste sèche. Il règne ici une profonde et 
perverse solitude abolissant tout espoir. Cela me 
glace le sang et hérisse mes poils. 
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   Me voilà seul et impuissant, incapable de trouver 
une solution. Une odeur de pourriture plane, elle me 
repousse littéralement. Je reviens sur mes pas , à 
mon point de départ et de sommeil, la table. 
   Un déclic se produit, enlevant le voile couvrant la 
zone d'ombre de mes pensées ; certainement que 
ma famille m'attend dans la voiture ? 
   Guidé par cette idée, je me dirige vers la porte de 
la sortie. Elle n'a pas le moindre mal à s'ouvrir et 
une formidable lueur pénètre dans l'établissement. 
Elle est aveuglante et m'éblouit littéralement. 
Devant cette énorme porte je ne distingue aucune 
voiture qui ressemble à la notre ; seule présente a 
mes yeux, une carcasse de véhicule toute déformée. 
Je regarde le sol fait de vulgaire rocaille et scrute 
les maisons, qui ne sont plus que des rochers... 
Je m'avance vers cet amas de ferraille et là, une 
incroyable réalité me fait découvrir une horreur 
sans nom...  Je me rendre compte que !
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    Dans les journaux du lendemain, un article sur 
les faits divers raconte la mort d'une famille entière 
par accident, dû à la vitesse trop élevée du véhicule.
    Le compteur est bloqué à 160 kilomètres à l'heure. 
Un seul corps est reconnaissable car il a été éjecté 
du véhicule, les trois autres sont calcinés...

                            JJM 

   La nouvelle est en cour de construction, des 

changements peuvent suivre. Auteur 

Jean Jacques Mutz écrivain amateur.

Ecrit le 4 février 2010, remis a jour le 15 11 2020.
A ce jour, 15 11 2020, 134 968 lecteurs.
A ce jour, 07 04 2023, 174 083 lecteurs.




    

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