LES SONGES SONT ILS DES MENSONGES ? ( nouvelle 2)

mirage au dessus des nuages sage n1




Altkirche 17 12 06 0681







Les songes sont ils des mensonges ?

       L' HISTOIRE DE LA 

         PETITE PIERRE.   

             Je suis triste et dépourvu d' ambition. Des  envies
je n' en ai point et mes intentions sont sans intérêt. Je
marche le long d' une rivière qui m' inspire peu de chose.
Le soleil m' emplit de contradictions car sa chaleur
occulte toutes mes sensations.
   Je m' affale contre un rocher qui ne me donne que des
idées creuses. Mes pensées se remplissent de vide et mes
yeux de brouillard. Dans ce nuage, un homme fluide fait
son apparition. Il se rapproche de ma personne avec
certainement une bonne intention ! Je le suis de mon
regard pour définir sa juste direction.
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             Une barbe longue et grise couvre son menton, ses
habits de toile de lin sont longs, brillants comme de la soie ;
ses yeux bleu clair reflètent la situation car son regard
oblique enregistre mon inaction. Je ne reste plus oisif et
deviens objectif. Mes sentiments retrouvent un ordre
cohérent. Je le vois comme un apôtre venant d' un autre
monde !
  Sa démarche est lente mais fière. Il se rapproche de moi, à
deux pas. Je sens sa transpiration émettant une rosée de
printemps ; Cela fait revivre mon odorat.
     La rivière transmet un bruit de cascade et des oiseaux, par
leur gazouillement, me font partager poliment la joie de la
nature et de son environnement. Je retrouve de nouveau mon
étonnement par la valeur de l' écoute.
   Les pas de l' homme entrechoquent les pierres entre elle,
dans un grincement semblable à celui des dents...
Je suis soudain empli de sensations.
     Une gouttelette d' eau tombe sur mes joues. L' ombre
de sa personne me rafraîchit le corps. Mon âme reprend vie.
      Sur le visage mat de cet homme les lèvres se mettent à
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bouger, il me parle :
 -   Alors jeune homme , que fais-tu de ta vie ?
 -   Je ne sais pas, je m' ennuie ! "
       Je reprends conscience , je m' exprime avec soulagement.
Il me  tend la main , je la serre poliment. Je ressens une
profonde chaleur humaine.
       Il me donne une petite pierre blanche que je saisis de ma
main droite. Elle est lisse et fraîche comme un glaçon et
possède trois cotes égaux. Elle est arrondie sur tous les
bords. Cette masse de pierre me donne l' impression d' être
de nouveau riche.
       Il m' indique, de sa main droite, un chemin à suivre. Je
me lève, en toute confiance, puis me dirige dans la direction
indiquée.
      Je ressens une force capable de m' orienter.
      Je fait quelques pas puis reste un moment émotionné .
Un bâton couleur or éclatant trempe son assise dans une
source d' eau claire et pure qui rejoint la rivière par le
chemin que j' ai parcouru. Cet objet devient pour moi un
obstacle magnétisant,  il m' hypnotise littéralement. Mon
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hésitation provoque un arrêt , que je qualifierai de
spirituelle. Ma contemplation m' empêche de continuer
mon chemin. Le vieil homme réapparaît à mes cotés pour
me dire :
   -  Prends ce bâton, il te servira plus tard.
     Je reprends courage, fais ce qu' il dit, puis m' enrichis de
ce bâton. A mon contacte il se transforme en vulgaire bois
rude et piquant, mat et encombrant ; de son éclat, il ne reste
plus rien. Le vieil homme me redonne la direction à suivre.
Je n' hésite pas pour le prendre.
    Le chemin est dur et fatigant,  le soleil rude et asséchant,
ma soif torturante. Mes pieds nus sont bouillants. Je n' ai
compté les heures de marche : il n' y a plus que du vide
autour de moi, plus un seul bout de bois, plus une brindille
d' herbe, plus de chant d' oiseau, ni de bruit de cascade,
aucune vie.
   Ma soif crie pitié, je me mets à scruter les alentours dans
l' espoir d' une éventuelle découverte. Tout est plat. Je me
trouve dans une étendue aride et inhabitée, sèche et
inanimée, aucune bonne conclusion...
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   Il me reste comme sensation que se fin sable qui se
faufile entre mes doigts de pieds. Je me trouve dans un
désert où je ne risque de rencontrer que la soif et la faim
la chaleur et la fatigue, l' oisiveté et le désespoir.
     Le soleil devient rude, insupportable par la chaleur
qu' il dispense avec rigueur. Ma peau se déshydrate et
ma salive disparaît. Je cherche une ombre pour pouvoir
me protéger. Je remarque que je manque de dignité. Mon
corps est vierge de tout tissu : Je suis comme un ver de terre,
dépourvu de tout.
     Une remarque me redonne du courage : je possède un
bâton et une pierre blanche bien fraîche. Cette constatation
me donne une lueur d'espoir : Me voila plus riche qu' un
mendiant !
     Je prends le caillou dans ma bouche et le suce comme
un glaçon. Son goût me redonne de la salive et mon estomac
se gonfle de victuailles !
   Je tourne la perche dans le sable pour tenter de creuser et
trouver de l' eau ; le sable argenté ne se laisse pas manipuler
ainsi, aucune forme ne veut se créer, il redevient uniforme
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comme il l' a toujours été. Je me sens perdu.  Je reconnais
que sans eau le désert est synonyme de mort. J' admets que
je suis un perdant. Je plante mon bâton rugueux fortement
dans le sable doré pour qu' une fine parcelle d' ombre puisse
me soulager.  Jaillit a ce moment même une source d' eau
claire d 'une fraîcheur alléchante !  Le bâton retrouve sa clarté
surnaturelle, sa beauté dorée spirituelle et poétique. Je suis
sauvé.
  J’écarte mon temps a cet emplacement et me nourrie de
prose et de sentiment. La source attire des oiseaux pour boire
de cette eau lipide et alléchante.  Un petit ruisseau creuse sont
lit. Des arbres naissent et prennent racine, de l'ombre en voila.
    Ou loin, une caravane ondule a travers le dessert, elle se
rapproche de l'oasis. Le caravanier me demande avec politesse,
-  Gardien de l'oasis peut on boire de ton eau ?
-  Vous êtes les bien venu je permet que vous buvez de cette
    eau. Pouvez vous me dire comment vous avez trouvé
    l'emplacement de l'oasis ?
-   C' est grâce à la  clarté aveuglante de ce bâton que ma
    caravane a trouvé de l' eau. Tu es le gardien de cette source
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    et le mirage de la dignité.
       Toute la caravane se met à boire, les chameaux broutent
l' herbe et les nomades cueillent de la menthe pour leur thé.
Jusque' à ce que leurs panses se gonflent à fond, ils se sont
régalés.
   Des crottins de chameaux jonchent le sol, ils les ont laissés
de quoi faire du feu.
   La caravane reprend sa route mais avant le départ, le
chamelier m' offre  du tissu en coton pour pouvoir me faire
une tente qui abrite mes nuits. Sa bonté est le signe  même 
de le sagesse.
  Ma nudité est recouverte de lin et mes nuits d' une tente de
coton et de peaux de chameaux.
    Un jour deux hommes , jeune et courageux, viennent me
trouver . Ils sont dépourvus de situation mais pleins de bonne
volonté. Je les accueille avec respect. Leur présence vient me
combler car l' un fait de se mains de belles briques séché et
l'autre de robuste fortification habitable.
       Le passage fréquent des caravanes m' apporte la
richesse. Invulnérable, je ne me soucie de rien : Ni de la
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boisson ni de la faim , pas même du thé de menthe chaud qui
régale mes convives.
       Un jour une caravane d' esclaves me sollicite pour ouvrir
un marché. Je ne trouve devant une demande que je ne
peux refuser car je remarque toute sa valeur . Ce sont des
jeunes femmes qui servent de butin. Cette marchandise
malhonnête me trouble , j' achète tout le harem pour en faire
des libertines. 
    La vie devient levain car des enfants naissent de chacune.
Les femmes nous font du pain et les enfants du chagrin.
    Vient un jour un marchant de miroirs. Il prétend que sa
marchandise reflète la vérité toute nue. Je reste hésitant,
puis en achète un. Je le réserve aux femmes, plus tard j' en
prendrai un pour mon usage personnel.
       Mon oasis est une ville de lumière, disent tous ceux
qui ont goûté à ses charmes, son eau et son ombre. De souci ,
 je n' en ai aucun, mis a part le souvenir de cet homme qui
ressemblait à un apôtre grisonnant habillé d' un vêtement de
lin. J' aimerais le retrouver pour le remercier et lui raconter
toutes mes belles réussites. Son approbation me soulagerait
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plus qu' un compliment !
      Dans ma ville je ne rencontre que des commerçants, les
uns plus riches que les autres et très exigeants.
      Mais un jour , dans une ruelle , je croise un jeune homme
maigre comme un ver de terre et dépourvu de vêtements.
   Le soleil est au zénith et la chaleur étouffante. Le mur
semble suinter de la tristesse qui émane de sa personne. 
Je m' avance près de lui et lui demande :
   -   Alors jeune homme, que fais tu de ta vie ?
   -   Je ne sais pas , je m' ennuie...
       Il regarde en l' air comme s' il était un ange déchu !
Mais sans argent, sans habits, il est perdu ? Je le regarde en
voulant lui donner une leçon de vie mais il ne bouge pas,
reste immobile comme le ferait un démon .
   Je retourne dans mes suites avec dans le coeur un horrible
soupçon. Cet homme a une intention certaine, celle de
repartir dans une direction lointaine.
  Dans mon entourage , personne n' est pauvre, personne
ne manque de motivation. Cet étranger doit repartir dans
une toute autre optique !
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   Je décide de le retrouver après ma décision de lui donner
la pierre blanche que je porte à mon coup. Je lui indique la
direction à suivre et lui fait comprendre de prendre le bâton
doré qui se trouve à la source de l' oasis.  L' homme suit
mes conseils et part sans retard.
   Je retourne dans mes suites et cherche conseil auprès
d' une bonne flambée, puis me dirige dans la chambre des
femmes pour trouver le miroir qui dévoile la vérité.
   Mon visage ressemble à celui d' un apôtre , mes cheveux
sont gris et ma barbe aussi ; mes habits sont de lin et ma
démarche fiévreuse se remarque de loin...
   Je reste sidéré par la vérité qui se fait jour dans mes
pensées : Je suis celui qui ma guidé toute ma vie ; je reste
celui qui n' a rien renié de son énergie ; je fuis l' ombre
d' une éternelle vie.

         Lorsque la richesse te comble, n' oublie pas tes amis.
Quant la faiblesse te corrompt , écoute celui qui te conduit.

        Les songes sont presque toujours des mensonges !

                                      JJM


Auteur Jean Jacques Mutz écrivain amateur.
mis en place le 17 07 2008
le 25 07 2018, 104 052 lecteurs.
A ce jour, 27 08 2023, 183 135 lecteurs. 
Nouvelle en cour de construction des changements
peuvent suivre.

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