DESTIN ( nouvelle n 5 )
mirage au dessus des nuages sage n 1
Mon esprit ce soir refuse la routine de mon
aux abords du lac. Une représentation annuelle
y a lieu depuis de nombreuses années à la période
de la mi-août.
La chaleur de la journée ne se dissipe et la
présence de l'eau semble rafraîchir les alentours.
A grand-peine je tente de trouver une place au
milieu de cette foule que j'estime à environ deux
mille personnes : la moitié de la population de
notre cité.
Je repère un siège à l' autre extrémité de la
scène car la difficulté de pouvoir se placer va de
soi. Je m' installe à la dernière rangée de bancs,
près d' une longue table en bois de pin.
Le spectacle se trouve loin de mon regard mais
le son de la musique sonne clairement à mes
oreilles. De volumineux haut-parleurs permette
de la transmettre jusque dans la forêt qui entoure
la fête.
Je commande une bière, elle m' est servie très
fraîche, je dis même froide car de fines gouttelettes
d' eau se froment sur la paroi du verre. Elle doit
temps qu'elle devienne appréciable.
A ce moment-là des souvenirs attristent mes
pensées. Je revois ma défunte femme qui m' aurait
averti sur le risque que je cours en buvant cette bière
trop fraîche.
Je tente d' oublier cette réminiscence pour diriger
mon regard vers le podium , qui se trouve sur la
petite île au centre du lac , là où va éclater dans
peu de temps, un grand feu d' artifice.
Cette attente m' emmène vers une perspective où
le repli dans le rêve arrête le temps d' une façon
involontaire. Je ne suis plus ici ! Je ne suis plus là !
Je suis dans un univers sans fin !
Un doux murmure réveille ma rêverie , il me séduit
dans la profondeur de mon coeur. Le charme d' une
voix d' enfant me dit timidement :
- Monsieur , êtes-vous seul ?"
Ces belles paroles me ramènent brusquement sur
terre. Je retrouve rapidement mes réactions.
avec moi ? "
Je me tourne vers elle et remarque une réelle
ressemblance avec le souvenir que j' ai gardée de
mon adorable fillette !
D' une voix réfléchie elle me répond :
- Monsieur je ne suis pas Elodie, je suis Élise ! "
Bien entendu , ce n' est pas ma fille. Mais que
m' arrive-t-il ?
- Pardonne-moi mon enfant, car tu ressembles
énormément à ma fille Élodie. Tu dois certainement
avoir le même âge , huit ans n' est-ce pas ?
- Bien sur Monsieur, vous devinez juste. "
A ce moment un sourire apparaît sur le visage de
la ravissante fillette. Je retrouve le charme de
l' expression du sourire d' un enfant, cette richesse
que possède les parents à travers leurs enfants
qu' ils adorent et qu' ils aiment. Je lui renvoie un
sourire qui réveille des muscles restés endormis.
Ils revivent et marquent une satisfaction digne
d' une profonde joie. Pour le première fois, depuis
vie et de l' amour pour autrui.
Les tourments de la vie m' ont comblé de
beaucoup de peines mais éprouver d' une manière
aussi profonde un peu de joie, récolte une
abondance de bonheur, le retour de ces sentiments
expriment la renaissance de la vie.
- Es-tu seul ?
me répète cette tendre voix.
- Bien sur que je suis seul, Élise.
- Tu sais Monsieur , ma maman aussi,
elle est seule.
Une émotion étreint mes pensées. Mon cœur bat
la chamade. Je ne trouve pas le moindre mot pour
lui répondre. Un pressentiment me redonne du
courage, je ressens une compassion provoquée
par la vibration de sa jolie voix d' enfant.
Je retrouve l ' équilibre grâce à un visage
expressif, sentimental. Je dois effacer mon passé,
il le faut ! Il le faut ! Je reprends courage et regarde
cette enfant. Je rencontre des yeux m' hypnotisent
dominent avec le nacre qui entoure ces satellites
bleutés, centrés d' un noir brillant d' espoir. La
sincérité même, ou peut-être le poids de cette
conviction exacte qui consiste à rétablir l' équilibre
du besoin d'amitié que l' on partage avec autrui !
- Élise,où se trouve ta maman ?
Son petit index guide mon regard vers l' endroit
où ma curiosité rencontre le visage de sa maman
délaissée. Un profond pincement fait frémir mon
cœur. Je sens que renaît la grâce d' exprimer une
amitié envers cette personne qui me fait pitié.
J' éprouve le désir profond de la rejoindre. Mais,
que m' arrive f-il ? Je viens d' acquérir un je ne
sais quoi, venu de je ne sais où, une manne de
partage qui inonde mon comportement. J' analyse
qu' elle doit certainement renfermer un profond
manque d' affection ? Le fait que moi , je viens
d' accumuler une forte volonté de changement
prouve que je me laisse guider par mon coeur !
- Oui monsieur,
- Si tu m' appelles Jean, je serais flatté. "
La distance à parcourir demande une
cinquantaine de pas. Je ne perds pas le nord et
regarde droit devant moi. Le visage de cette
maman délaissée devient visible. Sa ressemblance
avec la fillette interpelle mon regard. Comme
deux déesses, leur beauté m' émeut admirablement :
- Bonsoir Madame je viens de raccompagner
votre fillette. "
Son visage se tourne vers moi, puis vers celui
de l' enfant. Une douce voix inonde mes oreilles.
- Étais tu perdue Élise, pour que ce Monsieur
t' accompagne ?
- non maman, j' ai demandé à Jean qu' il me
raccompagne vers toi.
- tu es vraiment osée Élise, tu n' as pas manqué
de politesse j' espère ?
- Mais non maman j 'ai remarqué qu' il était seul,
je lui ai demandé s' il voulait nous tenir
trouve avec les anges je me sens très seul...
- Mais Élise on ne fait pas cela ! "
témoin de la scène je reste un moment pensif
sans pouvoir exprimer un seul mot. instinctivement,
je veux défendre Élise et je prend la force de répondre :
- Madame , votre enfant n' est pas osée du tout,
avec une admirable politesse qu' elle m' a
questionné .
Je me tourne vers Élise puis remarque la présence
d' un petit ruissellement de larmes sur son visage :
- Pour quelle raison pleures-tu ?
- Je ne savais pas que ce que j' avais entrepris
était impoli. "
Il n' y a pas que la fillette qui est confuse car la
maman aussi est bouleversée. Elle lui parle d' un
ton ferme.
- Ne prends pas ce ton triste, Élise . Il risque de ?
Le visage de la maman s empourprer, un silence
coupe nos relations. Je présume qu' elle a
m' entraîne vers une allocution pour rompre ce
vide .
- Vous savez Madame je me trouve dans une
situation similaire au drame que vous avez
surmonté. C' est dans un accident de circulation
que j' ai perdu ma fille Élodie qui aurait eu le même
âge qu' élise et que ma ?
A ce moment, les premières explosions de fusées
se répercutent et résonnent aux alentours bordés
de grands et nombreux arbres. Des clartés
multicolores illuminent le ciel. L' enfant éclate de
joie et crie à pleine voix :
- Maman ! Maman ! comme il est beau celui-là,
il est bleu, rouge et blanc en même temps ,
maman ! maman ! maman ! là ils montent très
haut dans le ciel puis se transforme en une
multitude de petites étoiles de toutes les
couleurs.
Les cris de l' enfant ne cessent d' exprimer son
aller à sa joie par un brouhaha d' applaudissements :
- Jean , assieds-toi près de moi. "
Je suis son ordre sans toutefois quitter le regard
de sa mère :
- Jean elle s' appelle Viviane ma maman.
- Merci Élise , je m' en souviendrai.
Je garde au fond de moi un respect doublé de
timidité que m' inspire cette ravissante jeune
femme.
- Viens Jean on se place de l' autre coté, avec
maman, de cette façon on pourra admirer le feu
d' artifice sans devoir tourner le dois. "
Elle n' a pas tort cette enfant tourner le dos à
une personne n' est pas poli du tout :
- Oui Élise , tu as raison .
Nous contournons la longue table et je tente
de m' asseoir près de sa maman.
Ma curiosité recherche quoi au juste, je suis
choquée et hypnotisée par ?Mais que vois- je ?
contre le banc. Mes pensées se heurtent à des
suppositions qui détournent toute bonne intention.
Et, si cette personne-là était non voyante ? Mais
dans quelle aventure me suis-je fourré ? Quelle
réaction dois-je avoir ? Faut-ils les abandonner
immédiatement sur le champ sans leur donner une
raison ? Faudrait-il les laisser pour compte, vu leur
faiblesse humaine ? Une impitoyable lâcheté
occupe l' ensemble de mes pensées.
(Jean te laisseras-tu embobiner par ton égoïsme ?)
Mon regard quitte cette incongruité de canne pour
se diriger dans la pénombre où se forment les
étoiles du ciel, là où se situe l' événement du soir, le
feu d' artifice :
- Jean est-elle jolie ma maman ? "
(Mais quelle bavard cette enfant, que va-t-elle
encore me poser comme question ?)
- Mais bien entendu qu'elle est belle ta maman.)
Plus fort que moi, j' exprime en toute sincérité la
juste valeur de mes sentiments. Elle n' a vraiment
effectivement elle a beaucoup de charme , sa
maman. Elle peut garder sa fierté car cette jeune
et belle femme comble l' exigence de tous mes
désirs.
Les applaudissements font rage et, dans le ciel
qui se chargent de nuages, des éclairs tonnent et
vrombissent. L' orage nous prend en tutelle pour
que la fête finis avant sa fin.
Les premières gouttes d' eau tombent. Elles
marquent de petites auréoles sur la nappe en
papier des longues tables. Le débit augmente
rapidement, la pluie se change en un
déversement continuel.
Les auréoles s'agrandissent pour transformer
la nappe en une pâte qui ressemble à du papier
mâché. Une partie de la foule tente de trouver
refuge tandis que d' autres personnes se sauvent
rapidement dans un désordre indescriptible.
C' est la panique, un véritable remue ménage qui
foule. Les éclairs se multiplient et les vents
soufflent brusquement. Tous se bousculent, et se
renversent. Les un piétiné les autres. D' une main
ferme , je saisis la petite menotte libre d' Élise
car l' autre tient fortement celle de sa maman.
Elle dit alors :
- Maman , maman j' ai peur.
- Reste toujours avec moi Élise, ensemble on sens
sortira.
Je me permet de rajouter.
- Oui, courons main dans la main
Autour de nous, le désordre est total. Les gens
se ruent vers les sorties de la foret. C' est une
vague de déferlement qui court vers un danger
imprévu. Suite à ce remue-ménage on risque de
s' égarer. Cette désorganisation est le signe de la
bêtise de ces êtres humains qui se permettent de
dire qu' ils sont civilisés.
- Monsieur Jean a raison, suivons ses
recommandations Élise.
qu' ils se transforment en entonnoir. Le bruit du
tonnerre couvre celui des personnes affolées.
Un éclair se dirige vers les hauts arbres de la
foret. Il coupe net, à sa base, un grand hêtre qui
s' enflamme en basculant sur la foule. Dans le lac,
de nombreuses vagues ondulent en creusant de
profonds replis.
Je serre Élise tout contre moi. Elle se blottit en
tremblant de peur. Il n' y a pas qu' elle qui cherche
un réconfort, Viviane, qui vient de tomber, tapote
le sol pour parvenir jusqu'à' à moi.
- Venez contre moi Viviane, je tacherai de vous
protéger de mon mieux.
Elle n' écarte pas ma proposition et se laisse
guider par ma main. Le fait de nous trouver à
l' autre bout de la fête m' a permis de voir
disparaître une grande partie de la foule. Je trouve
refuge près de l' orchestre.
- Élise, es-tu rassurée avec moi ?
pas abandonnées. Reste avec nous et tu seras
mon papa pour toujours.
Dans notre abri de fortune, résonne les paroles
d' une douce voix,
- Il n' y a pas que ma fille qui vient de trouver
un appui, moi aussi je me sens protégée !
- Mes protégées, le fait de pouvoir vous venir
en aide me redonne énormément de courage.
Le tonnerre s' éloigne enfin et les tombes d' eau
se sont transformées en gouttelettes. Nous
pouvons sortir de notre abri et aller vers la foret
n' épargnant pas nos pieds, qui s' enfoncent dans
plusieurs flaques d' eau d' une profondeur de dix
centimètres.
- Venez avec moi, j' ai ma voiture non loin d 'ici.
Aucune objection de leur part, mes paroles ont
leur juste valeur. Main dans la main, nous ne
formons plus qu' un couple. Autour de nous les
plus raisonnables quittent la fête. Il en sort d' un
chapiteau même qui est réservé aux instruments
de musique.
Viviane toute ravie, dit d' un ton sympathique :
- Quelle chance que Monsieur Jean se trouvait
avec nous, sans sa présence nous nous
serions perdues, et trempées.
Mon assistance leur a servi et pour moi je viens
d' assumer pleinement une responsabilité
au-dessus de ma timidité. J'ai enfin retrouvé ce
que je voulais effacer de ma vie, le contact avec
d' autres personnes et surtout, surtout, le partage
d' une amitié que l' on peut appeler amour, car
ce besoin vient à nouveau de se réveiller dans
le fond de mon cœur.
Depuis cette rencontre, nous nous sommes liés
l' un à l' autre, Viviane et moi , sans jamais trouver
une objection quelconque.
Le destin prévoit une fin, je m' arrête là car ?
fin
La nouvelle est en cour de construction, des
changements peuvent suivre.
Auteur Jean Jacques Mutz
1
DESTIN
Mon esprit ce soir refuse la routine de mon
comportement habituel. Je ressens la poussée
d' une force qui vient droit de la profondeur de
mon subconscient. Certain qu' il passe l' éponge
sur mon passé et que mon deuil peut prendre fin.
Je me regarde dans le miroir de la salle de bains
et trouve que ma laideur a disparu ainsi que cette
affreuse cicatrice frontale que recouvre la longueur
de mes beaux cheveux cendrées. Je me sens
comme l'oiseau qui tente une évasion de sa cage,
ou encore de son nid pour un second envol
2
vers la vie. Pour moi je sent un renouveau que je
tente de faire valoir, vu que ?
Je suis attiré par la fête qu' organise notre ville aux abords du lac. Une représentation annuelle
y a lieu depuis de nombreuses années à la période
de la mi-août.
La chaleur de la journée ne se dissipe et la
présence de l'eau semble rafraîchir les alentours.
A grand-peine je tente de trouver une place au
milieu de cette foule que j'estime à environ deux
mille personnes : la moitié de la population de
notre cité.
Je repère un siège à l' autre extrémité de la
scène car la difficulté de pouvoir se placer va de
soi. Je m' installe à la dernière rangée de bancs,
près d' une longue table en bois de pin.
Le spectacle se trouve loin de mon regard mais
le son de la musique sonne clairement à mes
oreilles. De volumineux haut-parleurs permette
de la transmettre jusque dans la forêt qui entoure
la fête.
Je commande une bière, elle m' est servie très
fraîche, je dis même froide car de fines gouttelettes
d' eau se froment sur la paroi du verre. Elle doit
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sortir d' un réfrigérateur. Je me garde de la boire letemps qu'elle devienne appréciable.
A ce moment-là des souvenirs attristent mes
pensées. Je revois ma défunte femme qui m' aurait
averti sur le risque que je cours en buvant cette bière
trop fraîche.
Je tente d' oublier cette réminiscence pour diriger
mon regard vers le podium , qui se trouve sur la
petite île au centre du lac , là où va éclater dans
peu de temps, un grand feu d' artifice.
Cette attente m' emmène vers une perspective où
le repli dans le rêve arrête le temps d' une façon
involontaire. Je ne suis plus ici ! Je ne suis plus là !
Je suis dans un univers sans fin !
Un doux murmure réveille ma rêverie , il me séduit
dans la profondeur de mon coeur. Le charme d' une
voix d' enfant me dit timidement :
- Monsieur , êtes-vous seul ?"
Ces belles paroles me ramènent brusquement sur
terre. Je retrouve rapidement mes réactions.
4
- Mais Élodie je ne suis pas seul, ce soir tu esavec moi ? "
Je me tourne vers elle et remarque une réelle
ressemblance avec le souvenir que j' ai gardée de
mon adorable fillette !
D' une voix réfléchie elle me répond :
- Monsieur je ne suis pas Elodie, je suis Élise ! "
Bien entendu , ce n' est pas ma fille. Mais que
m' arrive-t-il ?
- Pardonne-moi mon enfant, car tu ressembles
énormément à ma fille Élodie. Tu dois certainement
avoir le même âge , huit ans n' est-ce pas ?
- Bien sur Monsieur, vous devinez juste. "
A ce moment un sourire apparaît sur le visage de
la ravissante fillette. Je retrouve le charme de
l' expression du sourire d' un enfant, cette richesse
que possède les parents à travers leurs enfants
qu' ils adorent et qu' ils aiment. Je lui renvoie un
sourire qui réveille des muscles restés endormis.
Ils revivent et marquent une satisfaction digne
d' une profonde joie. Pour le première fois, depuis
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fort longtemps, mon visage retrouve l' émoi de lavie et de l' amour pour autrui.
Les tourments de la vie m' ont comblé de
beaucoup de peines mais éprouver d' une manière
aussi profonde un peu de joie, récolte une
abondance de bonheur, le retour de ces sentiments
expriment la renaissance de la vie.
- Es-tu seul ?
me répète cette tendre voix.
- Bien sur que je suis seul, Élise.
- Tu sais Monsieur , ma maman aussi,
elle est seule.
Une émotion étreint mes pensées. Mon cœur bat
la chamade. Je ne trouve pas le moindre mot pour
lui répondre. Un pressentiment me redonne du
courage, je ressens une compassion provoquée
par la vibration de sa jolie voix d' enfant.
Je retrouve l ' équilibre grâce à un visage
expressif, sentimental. Je dois effacer mon passé,
il le faut ! Il le faut ! Je reprends courage et regarde
cette enfant. Je rencontre des yeux m' hypnotisent
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par leur clarté et leur beauté fascinantes ; ils medominent avec le nacre qui entoure ces satellites
bleutés, centrés d' un noir brillant d' espoir. La
sincérité même, ou peut-être le poids de cette
conviction exacte qui consiste à rétablir l' équilibre
du besoin d'amitié que l' on partage avec autrui !
- Élise,où se trouve ta maman ?
Son petit index guide mon regard vers l' endroit
où ma curiosité rencontre le visage de sa maman
délaissée. Un profond pincement fait frémir mon
cœur. Je sens que renaît la grâce d' exprimer une
amitié envers cette personne qui me fait pitié.
J' éprouve le désir profond de la rejoindre. Mais,
que m' arrive f-il ? Je viens d' acquérir un je ne
sais quoi, venu de je ne sais où, une manne de
partage qui inonde mon comportement. J' analyse
qu' elle doit certainement renfermer un profond
manque d' affection ? Le fait que moi , je viens
d' accumuler une forte volonté de changement
prouve que je me laisse guider par mon coeur !
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- Élise, es-tu contente que j' accepte ta demande ?- Oui monsieur,
- Si tu m' appelles Jean, je serais flatté. "
La distance à parcourir demande une
cinquantaine de pas. Je ne perds pas le nord et
regarde droit devant moi. Le visage de cette
maman délaissée devient visible. Sa ressemblance
avec la fillette interpelle mon regard. Comme
deux déesses, leur beauté m' émeut admirablement :
- Bonsoir Madame je viens de raccompagner
votre fillette. "
Son visage se tourne vers moi, puis vers celui
de l' enfant. Une douce voix inonde mes oreilles.
- Étais tu perdue Élise, pour que ce Monsieur
t' accompagne ?
- non maman, j' ai demandé à Jean qu' il me
raccompagne vers toi.
- tu es vraiment osée Élise, tu n' as pas manqué
de politesse j' espère ?
- Mais non maman j 'ai remarqué qu' il était seul,
je lui ai demandé s' il voulait nous tenir
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compagnie e maman , depuis que papa setrouve avec les anges je me sens très seul...
- Mais Élise on ne fait pas cela ! "
témoin de la scène je reste un moment pensif
sans pouvoir exprimer un seul mot. instinctivement,
je veux défendre Élise et je prend la force de répondre :
- Madame , votre enfant n' est pas osée du tout,
avec une admirable politesse qu' elle m' a
questionné .
Je me tourne vers Élise puis remarque la présence
d' un petit ruissellement de larmes sur son visage :
- Pour quelle raison pleures-tu ?
- Je ne savais pas que ce que j' avais entrepris
était impoli. "
Il n' y a pas que la fillette qui est confuse car la
maman aussi est bouleversée. Elle lui parle d' un
ton ferme.
- Ne prends pas ce ton triste, Élise . Il risque de ?
Le visage de la maman s empourprer, un silence
coupe nos relations. Je présume qu' elle a
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ressenti une certaine gêne. Mon cœur de scoutm' entraîne vers une allocution pour rompre ce
vide .
- Vous savez Madame je me trouve dans une
situation similaire au drame que vous avez
surmonté. C' est dans un accident de circulation
que j' ai perdu ma fille Élodie qui aurait eu le même
âge qu' élise et que ma ?
A ce moment, les premières explosions de fusées
se répercutent et résonnent aux alentours bordés
de grands et nombreux arbres. Des clartés
multicolores illuminent le ciel. L' enfant éclate de
joie et crie à pleine voix :
- Maman ! Maman ! comme il est beau celui-là,
il est bleu, rouge et blanc en même temps ,
maman ! maman ! maman ! là ils montent très
haut dans le ciel puis se transforme en une
multitude de petites étoiles de toutes les
couleurs.
Les cris de l' enfant ne cessent d' exprimer son
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bonheur. L' ensemble de la foule se laisse aussialler à sa joie par un brouhaha d' applaudissements :
- Jean , assieds-toi près de moi. "
Je suis son ordre sans toutefois quitter le regard
de sa mère :
- Jean elle s' appelle Viviane ma maman.
- Merci Élise , je m' en souviendrai.
Je garde au fond de moi un respect doublé de
timidité que m' inspire cette ravissante jeune
femme.
- Viens Jean on se place de l' autre coté, avec
maman, de cette façon on pourra admirer le feu
d' artifice sans devoir tourner le dois. "
Elle n' a pas tort cette enfant tourner le dos à
une personne n' est pas poli du tout :
- Oui Élise , tu as raison .
Nous contournons la longue table et je tente
de m' asseoir près de sa maman.
Ma curiosité recherche quoi au juste, je suis
choquée et hypnotisée par ?Mais que vois- je ?
11
Une canne blanche, d' aveugle, est poséecontre le banc. Mes pensées se heurtent à des
suppositions qui détournent toute bonne intention.
Et, si cette personne-là était non voyante ? Mais
dans quelle aventure me suis-je fourré ? Quelle
réaction dois-je avoir ? Faut-ils les abandonner
immédiatement sur le champ sans leur donner une
raison ? Faudrait-il les laisser pour compte, vu leur
faiblesse humaine ? Une impitoyable lâcheté
occupe l' ensemble de mes pensées.
(Jean te laisseras-tu embobiner par ton égoïsme ?)
Mon regard quitte cette incongruité de canne pour
se diriger dans la pénombre où se forment les
étoiles du ciel, là où se situe l' événement du soir, le
feu d' artifice :
- Jean est-elle jolie ma maman ? "
(Mais quelle bavard cette enfant, que va-t-elle
encore me poser comme question ?)
- Mais bien entendu qu'elle est belle ta maman.)
Plus fort que moi, j' exprime en toute sincérité la
juste valeur de mes sentiments. Elle n' a vraiment
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pas tort de me le demander car je réalise qu'effectivement elle a beaucoup de charme , sa
maman. Elle peut garder sa fierté car cette jeune
et belle femme comble l' exigence de tous mes
désirs.
Les applaudissements font rage et, dans le ciel
qui se chargent de nuages, des éclairs tonnent et
vrombissent. L' orage nous prend en tutelle pour
que la fête finis avant sa fin.
Les premières gouttes d' eau tombent. Elles
marquent de petites auréoles sur la nappe en
papier des longues tables. Le débit augmente
rapidement, la pluie se change en un
déversement continuel.
Les auréoles s'agrandissent pour transformer
la nappe en une pâte qui ressemble à du papier
mâché. Une partie de la foule tente de trouver
refuge tandis que d' autres personnes se sauvent
rapidement dans un désordre indescriptible.
C' est la panique, un véritable remue ménage qui
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bouleverse tout. Des trombes d' eau arrosent lafoule. Les éclairs se multiplient et les vents
soufflent brusquement. Tous se bousculent, et se
renversent. Les un piétiné les autres. D' une main
ferme , je saisis la petite menotte libre d' Élise
car l' autre tient fortement celle de sa maman.
Elle dit alors :
- Maman , maman j' ai peur.
- Reste toujours avec moi Élise, ensemble on sens
sortira.
Je me permet de rajouter.
- Oui, courons main dans la main
Autour de nous, le désordre est total. Les gens
se ruent vers les sorties de la foret. C' est une
vague de déferlement qui court vers un danger
imprévu. Suite à ce remue-ménage on risque de
s' égarer. Cette désorganisation est le signe de la
bêtise de ces êtres humains qui se permettent de
dire qu' ils sont civilisés.
- Monsieur Jean a raison, suivons ses
recommandations Élise.
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La rué vers les points de sorties devient tellequ' ils se transforment en entonnoir. Le bruit du
tonnerre couvre celui des personnes affolées.
Un éclair se dirige vers les hauts arbres de la
foret. Il coupe net, à sa base, un grand hêtre qui
s' enflamme en basculant sur la foule. Dans le lac,
de nombreuses vagues ondulent en creusant de
profonds replis.
Je serre Élise tout contre moi. Elle se blottit en
tremblant de peur. Il n' y a pas qu' elle qui cherche
un réconfort, Viviane, qui vient de tomber, tapote
le sol pour parvenir jusqu'à' à moi.
- Venez contre moi Viviane, je tacherai de vous
protéger de mon mieux.
Elle n' écarte pas ma proposition et se laisse
guider par ma main. Le fait de nous trouver à
l' autre bout de la fête m' a permis de voir
disparaître une grande partie de la foule. Je trouve
refuge près de l' orchestre.
- Élise, es-tu rassurée avec moi ?
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- Oui je suis très contente que tu ne nous aiespas abandonnées. Reste avec nous et tu seras
mon papa pour toujours.
Dans notre abri de fortune, résonne les paroles
d' une douce voix,
- Il n' y a pas que ma fille qui vient de trouver
un appui, moi aussi je me sens protégée !
- Mes protégées, le fait de pouvoir vous venir
en aide me redonne énormément de courage.
Le tonnerre s' éloigne enfin et les tombes d' eau
se sont transformées en gouttelettes. Nous
pouvons sortir de notre abri et aller vers la foret
n' épargnant pas nos pieds, qui s' enfoncent dans
plusieurs flaques d' eau d' une profondeur de dix
centimètres.
- Venez avec moi, j' ai ma voiture non loin d 'ici.
Aucune objection de leur part, mes paroles ont
leur juste valeur. Main dans la main, nous ne
formons plus qu' un couple. Autour de nous les
plus raisonnables quittent la fête. Il en sort d' un
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peu partout, certains s' étaient cachés sous lechapiteau même qui est réservé aux instruments
de musique.
Viviane toute ravie, dit d' un ton sympathique :
- Quelle chance que Monsieur Jean se trouvait
avec nous, sans sa présence nous nous
serions perdues, et trempées.
Mon assistance leur a servi et pour moi je viens
d' assumer pleinement une responsabilité
au-dessus de ma timidité. J'ai enfin retrouvé ce
que je voulais effacer de ma vie, le contact avec
d' autres personnes et surtout, surtout, le partage
d' une amitié que l' on peut appeler amour, car
ce besoin vient à nouveau de se réveiller dans
le fond de mon cœur.
Depuis cette rencontre, nous nous sommes liés
l' un à l' autre, Viviane et moi , sans jamais trouver
une objection quelconque.
Le destin prévoit une fin, je m' arrête là car ?
fin
La nouvelle est en cour de construction, des
changements peuvent suivre.
Auteur Jean Jacques Mutz
JJM
auteur Jean Jacques Mutz.
écrit le 05 01 2009.
A ce jour, 17 12 2018 , 107 691 lecteurs
A ce jour, 27 06 2019, 112 856 lecteurs.
A ce jour, 05 08 2019, 114 151 lecteurs.
A ce jour, 05 08 2019, 114 151 lecteurs.
A ce jour, 01 06 2020, 122 470 lecteurs.
A ce jour, 28 01 2024, 191 428 lecteurs.
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